quinta-feira, 17 de fevereiro de 2022

Le présent


Ton corps, qui crève d'envie de posséder le mien,
Guide mes doigts aux plus intimes caresses
Comme un hommage à nos délires abéliens,
Avant que tu ne deviennes l'homme-forteresse.

Ma main s'envole et se pose sur ma bouche ;
Elle effleure mes lèvres qui connaissent ton goût,
Elle devient Toi que plus rien n'effarouche,
Lorsque ton désir l'emporte, et se fait si doux.

Suis-la plus bas : elle descend le long de mon cou
Ce sont tes doigts qu'elle remplace, ô mon amour....
Le croirais-tu, en voyant mon regard ainsi fou,
Que nos transports inachevés aient pu être si courts ?

Le frisson affleure et je vois enfin se dresser
La pointe de mes seins, au souvenir de leur maître.
Ma main les parcourt, réminiscences du passé,
Et l'émoi se propage au plus profond de mon être.

Mon ventre palpite et mon flanc, lui, s'agite.
Le manque de Toi est impérieux, en ces contrées ;
Mes doigts fondent sur cette blessure que j'abrite
Elle est l'écrin de tes désirs les plus insensés.

Les yeux clos, c'est ton corps que je vois dénudé
C'est ta bouche adorée, que je laisse m'explorer.
Ma vulve-alambic distille cette liqueur prohibée,
Dès lors que je fantasme ta présence enfiévrée.

D'une main je caresse, de l'autre je pénètre
Cet insondable gouffre, si avide de ta tendresse,
Et cette drôle de pointe érigée à ton encontre,
Devient source d'un séisme à l'onde enchanteresse.

Accepte l'offrande de ce plaisir qui jaillit,
Car, tu le sais, ces caresses te sont dédiées.
Tu es celui qui inspire cette jouissance infinie
Depuis ce jour où nos destins se sont croisés.


par Sixtine
photographie d'auteur inconnu

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