segunda-feira, 21 de fevereiro de 2022

Conheço o sal


Conheço o sal da tua pele seca
depois que o estio se volveu inverno
da carne repousada em suor noturno.

Conheço o sal do leite que bebemos
quando das bocas se estreitavam lábios
e o coração no sexo palpitava.

Conheço o sal dos teus cabelos negros
ou louros ou cinzentos que se enrolam
neste dormir de brilhos azulados.

Conheço o sal que resta em minha mãos
como nas praias o perfume fica
quando a maré desceu e se retrai.

Conheço o sal da tua boca, o sal
da tua língua, o sal de teus mamilos,
e o da cintura se encurvando de ancas.

A todo o sal conheço que é só teu,
ou é de mim em ti, ou é de ti em mim,
um cristalino pó de amantes enlaçados.

por Jorge de Sena
fotografia de Mikhail Nekrasov (Hemail)

quinta-feira, 17 de fevereiro de 2022

Le présent


Ton corps, qui crève d'envie de posséder le mien,
Guide mes doigts aux plus intimes caresses
Comme un hommage à nos délires abéliens,
Avant que tu ne deviennes l'homme-forteresse.

Ma main s'envole et se pose sur ma bouche ;
Elle effleure mes lèvres qui connaissent ton goût,
Elle devient Toi que plus rien n'effarouche,
Lorsque ton désir l'emporte, et se fait si doux.

Suis-la plus bas : elle descend le long de mon cou
Ce sont tes doigts qu'elle remplace, ô mon amour....
Le croirais-tu, en voyant mon regard ainsi fou,
Que nos transports inachevés aient pu être si courts ?

Le frisson affleure et je vois enfin se dresser
La pointe de mes seins, au souvenir de leur maître.
Ma main les parcourt, réminiscences du passé,
Et l'émoi se propage au plus profond de mon être.

Mon ventre palpite et mon flanc, lui, s'agite.
Le manque de Toi est impérieux, en ces contrées ;
Mes doigts fondent sur cette blessure que j'abrite
Elle est l'écrin de tes désirs les plus insensés.

Les yeux clos, c'est ton corps que je vois dénudé
C'est ta bouche adorée, que je laisse m'explorer.
Ma vulve-alambic distille cette liqueur prohibée,
Dès lors que je fantasme ta présence enfiévrée.

D'une main je caresse, de l'autre je pénètre
Cet insondable gouffre, si avide de ta tendresse,
Et cette drôle de pointe érigée à ton encontre,
Devient source d'un séisme à l'onde enchanteresse.

Accepte l'offrande de ce plaisir qui jaillit,
Car, tu le sais, ces caresses te sont dédiées.
Tu es celui qui inspire cette jouissance infinie
Depuis ce jour où nos destins se sont croisés.


par Sixtine
photographie d'auteur inconnu

sábado, 12 de fevereiro de 2022

Desejo ardente


Ah mulher menina
Que me fascina!
Ah que vontade de roubar-te
Um beijo
Chega despertar
Em mim um desejo!

Desejo de te amar!
Sentir o gosto da tua boca,
Gosto de mel...
Gosto do céu!
Amar-te assim, com todo fervor,
Com todo amor! Delicada flor!

Amar-te por todo o tempo,
Com todo meu sentimento
Em todas as estações,
Aflorando em meu pensamento
Minhas inspirações, meus intentos
Minha paixão!

Sinceramente, é o que desejo!
Simplesmente um delicioso beijo!
Amar-te ardentemente!
Eternamente!

por Elias Akhenaton
fotografia de autor desconhecido

quinta-feira, 10 de fevereiro de 2022

L’épouseur de famille


L’épouseur de famille
Fuit la fille
Qui n’a pour dot qu’un cu
Sans écu.
Aussi, quoique jolie,
Azélie
Se trouve vierge encor
Faute d’or.
Le désir la picote
Sous sa cotte,
Et souvent elle doit
Mettre un doigt
Qui longtemps y repose
Sur sa rose.
Le dard raide et fumant
D’un amant
Ferait mieux son affaire,
Mais que faire
Quand on est seule au lit
Et qu’on lit
Un roman érotique
Spermatique,
Qui fait rentrer le bras
Sous les draps ?
La main partout lutine,
Libertine,
Agace le bouton
Du téton
Qui, sentant la caresse
Se redresse,
Passe au ventre poli
Sans un pli,
Tâte les fesses, rondes
Mappemondes,
Entr’ouvre les poils longs,
Bruns ou blonds
Et glisse triomphante
Dans la fente
Où, sous le capuchon
Folichon,
Le clitoris s’abrite,
Rose ermite.
L’index frotte d’abord
Sur le bord
La coquille rosée
Arrosée
Du liquide élixir
Du désir ;
Cherche le point sensible
De la cible,
Et trouvant le ressort
Bandé fort,
Fait jaillir Aphrodite
Interdite
D’avoir joué ce tour
À l’amour.
D’autres fois, plus lubrique,
Elle applique
En long son traversin
Sur son sein ;
Dans ses cuisses l’enferme,
Fort et ferme,
L’étreint comme un amant
Puisamment,
Lève les reins et frotte
À sa motte
Le molasse phallus
Tant et plus.
Ce sac de plume d’oie
Qui se ploie,
Représente assez mal
L’idéal.
Pourtant la pose est digne
Du beau cygne
Qui, chez les Grecs, banda
Pour Léda.
Hélas ! Sur la mortelle
Aucune aile
Des cieux en frémissant
Ne descend.
Aucun dieu de l’Olympe
Ne la grimpe :
Les dieux, chauds autrefois,
Sont très froids.
La jouissance arrive,
Convulsive,
Tachant d’un jet subtil
Le courtil.
Dans la petite coupe
Une soupe,
Où manque le bouillon
De couillon,
Par Vénus attrapée
Est trempée ;
Et l’amour autre part
Met son dard !

Moralité

Ma fille, sois ardente,
Mais prudente,
Et sentant l’oreiller
Se plier
Tout au bas de ton ventre
Où rien n’entre
Ne va pas, pour jouir,
Enfouir
Dans ta fleur élargie
Ta bougie.
Bientôt le chandelier
Tout entier
Suivrait, sans la bobèche
Qui l’empêche.
Au fond du temple étroit
Que le doigt
Respecte la membrane
Diaphane,
Dont passera l’hymen
L’examen.


par Théophile Gautier in Poésies libertines
photographie de David Hamilton

quinta-feira, 3 de fevereiro de 2022

escrevo nu


está ela a me olhar de novo,
em sua janela, enquanto escrevo
a minha poesia suada.
tenho o bom/mau costume
de só escrever durante a madrugada,
e de só escrever nu.
ela fecha a cortina,
mas a luz atrás denuncia,
e lhe percebo a silhueta de pé,
completamente imóvel,
posso até sentir que ela respira fundo.
eu me levanto da mesa,
caminho a esmo pela sala e,
preguiçosamente,
paro diante da janela
e seguro o pau que inicia o despertar.
duro, deixo que ele aponte a janela,
e me masturbo para a silhueta que treme,
nos amamos de longe,
ela penetrada a distância,
termina por me surpreender:
pois, no instante em que goza,
e ela goza muito,
a vizinha escancara a cortina
e se mostra, inteiramente nua,
os seios, a bunda, a buceta a escorrer,
e eu gozo com ela, fartamente,
sobre a mesa, sobre a poesia,
como se fosse a cara dela a receber meu leite.
pela manhã, vejo-a sair, com o marido.
vai levar à escola os filhos,
e passa por mim na calçada,
onde trocamos um cordial bom dia.

por Guilherme Borges
fotografia de Stephanie
modelo: Evelyne V